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1. Guerre de Succession et conséquences
2. Les nouvelles politiques royales
3. Les Lumières

Le droit de patronage royal, revendiqué inlassablement par les souverains depuis les Rois Catholiques, est pratiquement reconnu par Rome: en dehors d'une cinquantaine de bénéfices dont celle-ci se réserve la provision, le roi d'Espagne a désormais le libre choix des titulaires des principaux bénéfices ecclésiastiques.

L'attaque portée en France non seulement contre les privilèges accumulés par l'Église catholique mais contre son existence même en tant que société de croyants et contre l'esence même du christianisme achève de disloquer la communauté porteuse des Lumières, qui les avait, en Espagne, jugées compatibles avec une foi épurée. Les années 1790 sont ainsi marquées par une véritable diaspora de ceux qu'avait réunis une volonté commune de réformes.

La crise dynastique ouverte par la mort du dernier des Habsbourg ne se limite pas aux sphères dirigeantes. À partir de 1705, l'Espagme connaît la guerre sur son propre sol: les habitants des villes et des campagnes subissent de plein fouet le choc des armées, qui les avaient presque constamment épargnés depuis deux siècles. (...) L'armée de Philippe V est tributaire du soutien logistique de la France.

Le modèle en revient à l'initiative d'un groupe de jeunes nobles basques, les "caballeritos" -les jeunes seigneurs- d'Azcoitia, entrainés par l'un d'eux, le comte de Peñaflorida. Dès 1763, celui-ci, qui a voyagé en France, présente à ses compatriotes le Plan d'une Société économique ou Académie d'agriculture, science, arts utiles et commerce qu'il se propose d'établir en sa province de Guipúzcoa. L'approbation royale, donnée en 1765, marque le point de départ des activités de la Société.

Les décrets... suppriment notamment les privilèges fiscaux dont juissent jusque-là les pays de la couronne d'Aragon. Pour autant, ceux-ci ne sont pas soumis au système fiscal castillan, pesant et complexe, mais a un nouvel impôt plus moderne dont l'appelation varie selon les territoires. Le pays valencien, le premier, paie l'equivalente, c'est-à-dire l'"équivalent" des taxes supportées par la Castille, après quoi apparaissent la talla (ou taille, terme aux consonances françaises) à Majorque, la "contribution unique" en Aragon, enfin le "cadastre" en Catalogne.

En ayant soutenu l'archiduc jusqu'au bout, et même au-delà, puisqu'elle continue après son retrait une lutte héroïque et désespérée contre les armées de Philippe V, elle est en 1714 la grande perdante de la guerre de Succession. Elle qui avait pensé pouvoir imposer "son" roi à l'Espagne et pouvoir ainsi s'introduire dans le circuit du commerce des Indes, comme l'avait envisagé dès 1683 Felíú de la Peña dans son "Fénix de Cataluña", la voilà ravagée, humiliée, soumise. C'en est fini de ses institutions séculaires avec les décrets de Nueva Planta.

Une fois surmontées les urgences guerrières, l'effort entrepris sous le règne de Philippe V s'inspire largement des méthodes du colbertisme. Ainsi des manufactures d'articles de luxe dont la cour est le principal client: à Madrid mème sont établies la manufacture de tapisseries, sur le modèle des Gobelins, et -au palais du Buen Retiro- celle de porcelaine, qui s'inspire directement de Sévres.

Le moteur de la croissance de Cadix est évidemment le commerce américain, en fait dès la seconde moitié du XVIIème siècle qui voit de plus en plus les galions mouiller dans sa vaste baie, en droit depuis que Philippe V décide en 1717 d'y transférer la Casa de contratación établie à Séville -décision confirmée en 1725 malgré les manoeuvres d'obstruction de la cité du Guadalquivir.

L'erreur fatale d'Esquilache est de n'y prendre pas garde, en promulguant des mesures de police destinées á démasquer les éléments troubles qui se seraient glissés à Madrid, cachant quelque arme dans les plis de la longue cape. L'interdiction de porter ce vêtement si répandu, ainsi que le chapeau à larges bords couvrant le visage, s'accompagne de mesures vexatoires: les alguazils munis de longs ciseaux coupent les capes des contravenants et redressent d'autorité leurs chapeaux en forme de tricorne!

Campomanes ne tarde pas à dénoncer l'âme du complot dans "ce corps dangereux qui cherche de toutes parts à subjuguer le trône, qui estime que tout est licite pour parvenir à ses fins et n'a présentement cherché à s'unir à d'autres que pour soutenir la "machination ourdie" (...) Dans son volumineux réquisitoire, final, le procureur fait flèche de tout bois contre la Compagnie: n'a-t-elle pas cherché longtemps à circonvenir le souverain en monopolisant les fonctions de confesseur? N'a-t-elle pas dans le passé soutenu la légimitité du régicide? N'a-t-elle pas cherché à constituer au Paraguay un État théocratique, soustrait à l'autorité royale? (...) Dans la nuit du 2 au 3 avril, collèges et maisons religieuses sont cernés par la troupe, dans toute l'Espagne.